Pensées et émotions, nos principaux influenceurs.
Je me lève, et…je pense. La journée d’aujourd’hui, la rencontre d’hier, le spectacle d’après-demain, les impôts, le rdv chez le dentiste (je n’aime pas la roulette !!). Ah oui c’est vrai il y a réunion aujourd’hui (pfff… pas envie). Je n’aurais pas dû accepter l’invitation pour samedi (mais c’est toujours pareil si je dis non…)
La journée commence à peine et me voilà déjà immergé dans l’océan de mes pensées. Certaines passent, d’autres s’accrochent et me titillent…en tout cas elles sont nombreuses.
- Des milliers par jour…
De nombreuses études parlent de ce phénomène qui concerne chacun d’entre nous et toutes disent la même chose : nous produisons des milliers de pensées chaque jour, des dizaines de milliers même selon certaines de ces études, le chiffre variant aussi selon notre état ; plus un sujet nous préoccupe, plus le nombre de pensées augmente.
- …mais quasiment toujours les mêmes.
Cet ordre de grandeur est impressionnant mais ce qui l’est tout autant d’après ces études c’est que plus de 90% de ces pensées sont les mêmes que la veille… On peut appeler cela : « tourner en boucle », … C’est parfois un cercle vicieux générateur d’émotions, qui n’est pas sans conséquences sur notre santé mentale.

Toujours les mêmes pensées. On tourne en boucle.
Pensées et émotions : Comment je crée ce que je vis ?
Des milliers de pensées, très souvent les mêmes, c’est comme un tunnel qui nous amène irrémédiablement aux mêmes choses de façon automatique :
Les mêmes pensées amènent aux mêmes choix
Les mêmes choix provoquent les mêmes comportements
Ces mêmes comportements aboutissent aux mêmes type d’expériences
Les mêmes expériences génèrent le même type d’émotions
Ce même type d’émotions crée ou alimente le même genre de pensées…
Ainsi, « La façon dont je pense crée ma réalité », c’est-à-dire ce que je fais, ce que je vis, ce que je perçois et ce que je ressens d’une situation.
- Thé ou café ?
Nous pourrions penser que seules les pensées suscitant une émotion forte méritent notre attention. C’est oublier « l’effet infusion* » qui caractérise les pensées récurrentes. Petit à petit la teinte et le goût se renforcent, s’impriment et deviennent notre réalité.
Je me permets de citer Christophe André qui dit : « A force de le penser, on finit par le croire* » puisse t il lui me pardonner si j’ajoute à sa phrase : à force de le croire…on finit par le vivre.
Ce que je perçois du monde extérieur révèle ce à quoi mon monde intérieur est le plus sensible.**
En tant qu’organisme doté d’un corps et d’un cerveau nous mémorisons de nombreuses données d’une situation vécue. Les informations nous viennent de deux sources. L’une extérieure à nous via les 5 sens et ce qu’ils peuvent percevoir. L’autre est intérieure : Les émotions, les sensations physiques et les pensées.
Les yeux et les oreilles recherchent dans une situation ce que le cerveau croit. D’autre part, les données qui nous viennent de l’intérieur envoient un message au cerveau : « hé…il se passe quelque chose là ! ». Ce message nous informe de notre état intérieur face à la situation : confortable ou pas…

Sous l’influence de la pensée
« Houston…On a un problème… »
Imaginons que lors d’une soirée, vous voyiez une personne dont les attitudes, les comportements ou la façon de s’exprimer vous agacent. En pensée vous vous dites : « …c’est vraiment le genre de personne qui m’énerve… » peut-être même le confiez-vous à l’ami qui vous accompagne. Plus tard vous êtes amené à rencontrer cette personne et dans le cours de vos échanges, vous sentez l’agacement monter. L’émotion pointe son nez et vous pensez : « j’en étais sûr, je le savais…qu’est ce qu’il m’énerve… ». Dans la situation, vous avez capté à l’extérieur de vous ce que vous croyiez déjà, mais l’information la plus importante est bel et bien à l’intérieur de vous : l’émotion ressentie… « je suis agacé ».
Nous avons tendance à nous focaliser sur les pensées et plus elles sont présentes, plus elles alimentent l’émotion. Les conséquences peuvent être de subir un moment désagréable, d’avoir un sentiment de soirée gâchée, ou peut-être même de ne pas entendre des choses intéressantes dans les propos de votre interlocuteur.
Être conscient de ses pensées mais se tourner vers l’émotion : les Méthodes PEAT
Le lendemain, vous vous levez et…vous pensez à la soirée d’hier : « Je n’aurais pas dû accepter d’y aller…c’est toujours pareil avec ce genre de personne » … mais elle n’est pas là, sauf dans votre pensée. L’influenceuse est à l’œuvre, l’agacement revient ou bien il a laissé place à autre chose d’inconfortable qui traine en vous et la journée démarre avec ça encore (et en corps) en tête. L’inconfort s’installe en nous et prend de la place, et même, à force d’y penser, beaucoup de place.
Nous ne pouvons que rarement changer les éléments extérieurs d’une situation alors acceptons les. Et considérons-les comme le révélateur qui nous permet de prendre conscience de notre inconfort intérieur surtout s’il est récurrent. Une émotion est un message de nous à nous même. Une alerte qu’il convient de prendre en compte parce que c’est nous qu’elle affecte.
C’est ce qui est possible avec les méthodes PEAT. Utiliser l’influenceur parce qu’il révèle ce qui agit en nous (souvent inconsciemment), s’emparer de la révélation (l’émotion, les sensations) et lui faire face. Il ne s’agit pas d’ignorer ce qui nous dérange en nous ni de ne faire que rejeter la faute sur un élément extérieur ; Tant d’énergie pour ne pas sentir cet inconfort qui nous déséquilibre. Le processus amène à écouter le message de nos émotions, faire face à l’inconfort, lui permettre de sortir de sa captivité comme on laisse s’échapper un trop plein de pression de la cocotte puis, libéré de l’excédent de charge, reprendre ses appuis dans un intérieur revenu à l’équilibre…
« Houston…on a réglé le problème, on rentre à la base. »
En savoir plus sur les Méthodes PEAT
* Extraits du livre « Imparfaits, libres et heureux ». Christophe André
** Antonio Damasio « le sentiment même de soi »